En route vers l’opérationnalisation des plans nationaux de prévention et de riposte contre les maladies virales du manioc
Depuis 2018, WAVE a initié un plaidoyer régional auprès des acteurs du monde agricole africain, pour lutter efficacement contre la maladie de la mosaïque du manioc (CMD), présente dans la plupart des pays africains et sur la nécessité d’être proactif face à l’avancée de la maladie de la striure brune du manioc (CBSD) de l’Afrique de l’est vers l’Afrique du centre et de l’ouest. Cette maladie virale, extrêmement dévastatrice, affecte la production du manioc avec des pertes de rendement allant de 90 à 100%. La situation est d’autant plus urgente car la CBSD a été détectée en République Démocratique du Congo (RDC).
La première étape du plaidoyer de WAVE fut la conférence internationale de Cotonou, organisée en juin 2018, au cours de laquelle nous avons alerté les gouvernants et l’opinion publique sur l’urgence pour les pays africains d’être proactif face à la menace de la maladie de la striure brune qui progresse inexorablement vers notre région.
La résultante directe de cette conférence internationale a été la tenue en 2018, d’ateliers nationaux pour l’élaboration de plans de prévention et de riposte contre les maladies virales du manioc dans les 10 pays ouest et centre africains (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Nigéria, République Démocratique du Congo, Sierra Léone et Togo) dans lesquels WAVE est implémenté. Les principaux acteurs de la chaine de valeur manioc se sont réunis pour élaborer des plans nationaux de veille phytosanitaire, d’alerte rapide et de riposte en situation de crise phytosanitaire. Ces plans prévoient ainsi la mise en place de Centres d’Opération d’Urgence (COU) dès l’apparition d’un foyer viral. En décembre 2018, ces plans ont été signés par les Ministres de l’Agriculture ou de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique des 10 pays susmentionnés, marquant ainsi l’adhésion des décideurs politiques au combat de WAVE pour une productivité agricole durable en Afrique.
Aujourd’hui, le défi à relever est celui de l’opérationnalisation de ces plans de prévention et de riposte. Pour ce faire, WAVE et ses partenaires ont organisé des ateliers nationaux pour les présenter aux acteurs concernés. Chercheurs, associations de producteurs, multiplicateurs de semences, représentants du Ministère de l’Agriculture à travers les services de protection des végétaux et de contrôle phytosanitaire et représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique se sont réunis pour une actualisation des plans et leur appropriation par les parties prenantes en insistant sur les rôles et responsabilités de chacun. Des recommandations ont été émises à l’issue des ateliers pour une mise en œuvre concrète des mécanismes de veille et d’alerte précoce prévus par ces plans.